Philippe Naman















 

 

CAPRICES

Je me lave les mains de ton souffle court,
Emprunté du chien comme du goût du jour,
Et tes yeux qui roulent comme des billes de plombs,
N’ont de la beauté que les vieux canons.
Ta cambrure forcée, de l’admiration,
Ne force qu’une partie, par sa contorsion ;
Tensions de ficelles, selles élastiques,
Tiennent plus du cirque que du porno chic.

Ton chaloupé des îles, importé,
Plus que le naufrage, induit la nausée.
Scotchée à ton stick, ton parfum au cou-
Leurs odoriférantes n’est plus à mon goût.
Ton rire, ton emphase, l’insidieuse fièvre,
Mèneront tes frasques du comique au mièvre,
Tu as beau y faire la plus belle des moues,
Seul ton naturel est mis a genou.

REFRAIN :

Ce n’est qu’une fois lassée de ces joutes scéniques,
Qu’elle quittera la place, saluant son public,
Et de sa façon même de prendre congé,
Tachera que personne ne se sente froissé.
Mais une fois échappée, aura-t-elle fait déchoir
Ses jeux de société, comme son auditoire ?
Je la veux pour moi seul, nue de tout artifice,
Pour qu’au moins cet instant cède à tous mes caprices.

Mue d’un geste sûr, contrainte drastique,
Cette chevelure n’a rien d’extatique ;
Laisse la donc flotter l’insoumise mèche,
Qu’elle soit le seul détail que tu ne lèches.
Dotée de ton hâle ou d’un teint d’albâtre,
C’est en toute saison que tu folâtres,
Tu es toute entière à ce qui t’occupe ;
Je ne prévaux guère sur ce jeu de dupes.

REFRAIN

© Philippe Naman

 

 

 



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